Chaque jour, de 8h à 22h, les citoyens volontaires sont invités à se relayer pour pouvoir faire durer une présence symbolique sur la place du Soldat inconnu. "L'idée, c'est qu'il y ait tout le temps quelqu'un devant la mairie. Les occupants peuvent prendre des créneaux de la durée qu'ils souhaitent. Ça dépend des disponibilités, et aussi des capacités, parce qu'il gèle en ce moment à Calais, et l'exercice n'est pas évident" détaille la militante associative Anaïs Vogel. "Les autres objectifs, en étant présents sur cette place centrale, c'est d'instaurer un dialogue, d'ouvrir le débat avec les Calaisiens, et aussi de montrer la pluralité des soutiens aux réfugiés. Plein de gens ne veulent pas accepter la situation et les politiques qui sont menées à Calais" complète Ludovic Holbein, fort du soutien massif reçu lors de leur grève de la faim. L'action a commencé ce 15 janvier au matin et, avec les volontaires qui se sont déjà présentés, est assurée de durer au moins jusqu'au mardi 18, en attendant plus d'inscriptions.
Le collectif Faim aux frontières, dont les militants terminaient en novembre une grève de la faim de 38 jours en soutien aux réfugiés de Calais, lance une nouvelle action. Tous les jours, en face de l'hôtel de ville de Calais, des militants se relaieront pour dénoncer le sort réservé aux exilés. "Dans une ville où les personnes exilées sont invisibilisées, nous avons décidé de les rendre visibles en occupant la place du Soldat inconnu devant l'hôtel de ville", déclarent-ils dans un communiqué. A Calais, le collectif de soutien aux réfugiés reprend du service. En octobre 2021, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein avaient fait connaître leur combat dans les médias du monde entier, en enchaînant 38 jours de grève de la faim en soutien aux exilés du littoral. Leur compagnon de lutte, le père Philippe Demeestère, 72 ans, avait dû renoncer après 3 semaines de privation. Les revendications du collectif n'ont pas changé, depuis la médiation infructueuse tentée par le gouvernement. Ils demandent la suspension des expulsions et des démantèlements de campements au moins durant la trêve hivernale.