Mémoires Gratuits: L'État Est-il Un Mal nécessaire. Recherche parmi 272 000+ dissertations Par • 19 Février 2014 • 2 420 Mots (10 Pages) • 1 047 Vues L'État est-il un mal nécessaire? Introduction Sans aucun doute, chacun d'entre nous aimerait pouvoir faire ce qui lui plaît quand cela lui chante. Mais nos désirs viennent bien souvent se heurter à l'interdiction de la loi civile, nous exposant du même coup au châtiment prévu par la loi, si on leur laisse malgré tout libre cours. Ainsi, c'est un fait, les lois de l'État viennent entraver notre liberté d'action. Pourtant, chacun reconnaît également, pour peu qu'il prenne la peine d'y réfléchir, qu'obéir aux lois de l'État est nécessaire pour que l'ordre règne: que serait une société où chacun se mettrait à n'en faire qu'à sa tête, bafouant les lois à l'envie? Nous disons: ce serait l'anarchie, car les lois perdraient justement toute leur valeur de lois. L état est il un mal nécessaire pour. De là à tomber dans un « état de nature » où ne régnerait finalement que ce que Rousseau ou Hobbes nomment « la liberté naturelle », c'est-à-dire le pouvoir de suivre ses seules impulsions sans autres limites que celles de sa force propre, il n'y a qu'un pas.
L'État est ainsi cette instance de pouvoir distincte du corps social, qui vient en tiers des relations interindividuelles pour leur imposer, par la violence et la dissuasion s'il le faut, des règles communes. L'État n'est-il qu'un mal nécessaire ?. Or c'est précisément cette contrainte exercée par les lois et les instances du pouvoir qui nous apparaît bien souvent comme un mal: être forcé de brider mes désirs, de me soumettre à la règle commune, voilà qui ne semble en rien bénéfique, ni plaisant. En plus, ces lois, même dans un État démocratique comme celui dans lequel nous vivons en France aujourd'hui, sont décidées non par les citoyens que nous sommes pourtant, mais par quelques personnes qui, pour avoir été élues, semblent pourtant parfois vivre dans un autre monde et paraissent bien éloignées de la vie de l'individu commun. À quoi bon alors ce pouvoir distant et centralisé régissant la vie de millions de personnes et leur imposant ses directives? Est-ce à dire que nous serions incapables de nous entendre entre nous à plus petite échelle?
Ne sommes-nous pas tous des êtres capables d'entendre raison et de nous organiser de manière autonome sans la tutelle, somme toute oppressante, de la machine étatique? Après tout, des sociétés sans État sont possibles, ainsi que le montre l'ethnologue Pierre Clastres. Mieux même, il semblerait que ces sociétés dites « primitives » ne soient pas tant des sociétés sans État que des « sociétés contre l'État », autrement dit des sociétés qui se sont constituées en refusant le modèle organisationnel d'un pouvoir distinct du corps social. L état est il un mal nécessairement. Dans ces sociétés, point de maîtres, ni d'esclaves: s'il y a bien un chef, il n'a aucune marge d'initiative, il ne peut absolument pas laisser libre cours à son arbitre pour imposer sa loi aux membres du groupe et leur faire ainsi violence. Au contraire, nul dans le groupe ne décide de la loi, mais son origine se perd dans la nuit des temps. Le chef n'en est que le porte-parole ou l'aide-mémoire: sa parole dit toujours et uniquement ce que tous savent toujours déjà; il n'a en fait que le pouvoir de répéter la loi immémoriale.