A la fin, on trouve une Villa Savoye — villa emblématique de Le Corbusier — à l'envers qui sert d'appui à un porte-à-faux trop grand… On trouve aussi un lieu où l'on jette les maquettes accumulées, et toute une série d'idées, un peu inachevées, de cet ordre. Dont la dérive. Deux des trois projets présentés à la Villa Noailles font référence dans leur titre à une dimension insulaire. Que souhaitez vous évoquer au travers de ces deux titres, La Troisième île et Le Début de l'archipel? Luca Merlini. La Troisième île renvoie au caractère du site. Il y a deux îles dans le lac de Bienne, l'île Saint-Pierre, où Jean-Jacques Rousseau a habité et écrit Les Rêveries du promeneur solitaire, et une seconde île, l'île aux Lapins. J'aime l'idée de faire de l'architecture en mêlant des choses qui n'ont à priori rien à faire ensemble. Luca merlini architecte 1. Et cela a donné La Troisième île, la rencontre entre Jean-Jacques Rousseau et Bugs Bunny. Mon autre projet, qui est une école d'architecture, s'intitule Le Début de l'archipel.
La troisième sert à compliquer la vie ou le jeu (cruel) de la responsabilité de chacun face à un programme d'architecture. » Car «comment parler de cette machinerie, comment parler de ces personnages qui passent leur vie à se glisser dans la vie des autres et qui ont le pouvoir aussi énorme que dérisoire de le transformer? » Gares. Le monde de Merlini, bâtisseur fabuliste – Libération. Ainsi, à partir de toutes ces fables ironiques sur cette discipline si décriée, de mots inventés («couloiriser»), de carnets de croquis, s'animent les projets et les réalisations de Merlini il est notamment le coauteur avec Bernard Tschumi, à Lausanne, de l'interface des transports publics. A la galerie d'actualité de la villa, de photos en contes, on s'arrête devant ses gares, comme celle du LEB et de la place de l'Europe, toujours à Lausanne: «On nous a demandé de réaliser une gare souterraine. Mais nous savions que rester sous terre est ici impossible, puisque c'est une ville à étages où le dessous de quelque chose est toujours le dessus d'une autre chose.