BOLTON-EST | Pas moins de 98 chauves-souris sauvées par des biologistes et bénévoles ont été relâchées au cours des derniers jours grâce à un programme unique au Québec consistant à assurer leur protection. « Ces chauves-souris seraient mortes si elles avaient été remises en liberté durant l'hiver », explique le biologiste Louis Lazure, initiateur d'un programme unique au Québec consistant à assurer la protection des petits mammifères cavernicoles. Au total, plus de 500 chauves-souris ont trouvé refuge depuis le lancement du programme de protection en 2015. Depuis le 17 mai, deux douzaines de bêtes ont regagné le ciel en toute sécurité après avoir passé l'hiver dans une salle du Zoo de Granby gardée à 5 °C, idéale pour l'hibernation. Décès les rousses jura. Sans compter les dizaines d'autres libérées par des refuges similaires à Trois-Rivières et Lévis. Pour les bénévoles de Conservation de la nature, qui assistaient à la scène mardi soir dernier à Bolton-Est, en Estrie, c'était un spectacle impressionnant de voir ces petites bêtes déployer leurs ailes de Batman et s'élancer dans le ciel.
Retour à Coaticook Le programme fonctionne bien, mais « nous aimerions ouvrir d'autres refuges au nord de Montréal et en Outaouais », mentionne le coordonnateur de la recherche au Zoo. Les biologistes profitent de l'occasion pour placer une bague d'identification sur les individus, ce qui permet de mieux suivre leurs déplacements. « On a trouvé l'an dernier une chauve-souris dans la même maison de Coaticook où elle avait été attrapée l'hiver précédent. » Une chauve-souris vit plus de 20 ans dans la nature Les femelles donnent naissance à un ou deux bébés par an. Toutes insectivores, les huit espèces qu'on trouve au Québec sont protégées. Trois sont en voie de disparition: la chauve-souris nordique, la petite brune et la pipistrelle de l'Est. Trois espèces migrent à l'approche de l'hiver, les autres hibernent dans des grottes, des mines abandonnées et... Capvern. Fête de la Nature : le jardin et la mare d’Anne-Marie Miranda - ladepeche.fr. des maisons. L'espèce la plus souvent rescapée est la grande chauve-souris brune, mais on a aussi recueilli des petites brunes, des chauves-souris rousses et cendrées.
« Elles vont nous rendre service en mangeant les maringouins », blague Dyane Constantin. Photo courtoisie, Louis Lazure Louis Lazure, Coordonnateur de la recherche Maladie mortelle Menacées par une maladie mortelle qui fait des ravages dans les colonies, le syndrome du museau blanc, les huit espèces de chauves-souris présentes au Québec ont besoin d'un petit coup de pouce pour survivre à la perte d'habitat causée par l'urbanisation et par l'utilisation de pesticides. Les armes sont la principale cause de décès chez les jeunes Américains. En retour, elles rendent service aux humains non seulement en gobant d'immenses quantités d'insectes piqueurs, mais aussi en s'attaquant à des espèces nuisibles en agriculture et en foresterie. C'est pour les protéger que Louis Lazure a lancé l'idée d'un refuge hivernal pour les animaux capturés dans les zones habitées. « Quand les gens trouvent une chauve-souris dans leur grenier en plein hiver, ils peuvent l'envoyer dans un des sites désignés », dit le biologiste du Zoo de Granby qui a formé les responsables des deux autres refuges.