Le patrimoine français est riche de sites inscrits (pas moins de 239 pour la seule Ile-de-France, par exemple), de sorte que de nombreux projets immobiliers sont concernés par leur réglementation. En raison de la qualité de ces sites, les droits de l'urbanisme et du patrimoine architectural encadrent strictement les travaux s'y rapportant. Alors que leur régime juridique apparaissait clair, le Conseil d'Etat a progressivement étendu les effets de l'avis conforme de l'architecte des Bâtiments de France (ABF) émis sur le volet permis de démolir à l'ensemble de l'autorisation. Dès lors, des brèches sont apparues dans la sécurisation juridique de cette autorisation unique au détriment des porteurs de projet. Face aux écueils juridiques qui en procèdent, une approche stratégique lors du montage et du dépôt des autorisations d'urbanisme en site inscrit mérite d'être adoptée. I. LE PERMIS DE CONSTRUIRE VALANT PERMIS DE DÉMOLIR EN SITE INSCRIT: ATTENTION AUX FAUX-SEMBLANTS A. Un régime d'avis conforme en apparence restreint Toute démolition, même partielle, d'une construction située en site inscrit doit être précédée d'un permis de démolir (art.
Accueil > Réglementation > Permis de construire valant démolition en site inscrit: le silence de l'administration vaut rejet Le silence de l'administration sur une demande de permis de construire valant permis de démolir en site inscrit vaut rejet. - © © Sophie d'Auzon Jurisprudence Sandrine Pheulpin | le 03/04/2020 | Droit de l'urbanisme, France, Permis de construire, Permis de démolir, Site inscrit Ma newsletter personnalisée Ajouter ce(s) thème(s) à ma newsletter personnalisée Pour lire l'intégralité de cet article, testez gratuitement - édition Abonné Un projet de construction situé dans un site inscrit et prévoyant des travaux de démolition eux-mêmes soumis à permis ne peut pas faire l'objet d'une autorisation tacite. Ainsi en a décidé le Conseil d'Etat récemment. En droit de l'urbanisme, la règle veut que le silence de l'administration sur une demande d'autorisation de construire vaut [... ] Cet article est réservé aux abonnés Moniteur, abonnez-vous ou connectez-vous pour lire l'intégralité de l'article.
Aux termes du i) de cet article, le défaut de notification d'une décision expresse dans le délai d'instruction vaut décision implicite de rejet « lorsque le projet porte sur une démolition soumise à permis en site inscrit ». Dès lors, deux interprétations étaient envisageables: Selon une première interprétation, cette disposition vise les projets portant uniquement sur des travaux de démolition. Selon une seconde interprétation, elle est applicable aux projets comportant à la fois des démolitions et des constructions. Si en première instance, le Tribunal administratif a retenu la seconde interprétation (TA Paris, 9 mars 2017, req. n° 1502085, 1503497), la Cour administrative d'appel de Paris a privilégié la première (CAA Paris, 4 mai 2018, req. n° 17PA01548). Le Conseil d'État tranche cette opposition et retient la solution permettant de donner un effet utile aux dispositions de l'article R. 424-2 précitées: en site inscrit, le silence gardé par l'autorité administrative à l'expiration du délai d'instruction vaut décision implicite de rejet lorsque la demande de permis de construire vaut demande de permis de démolir.
Le Conseil d'Etat censure toutefois cette appréciation formaliste.