Mais c'est aussi désormais deux cols « bleu blanc rouge » dans le même atelier, quelle fierté pour un seul fromager. Il y a 12 ans, le 6 mars 2007, Cyrille réalisait une composition de trois mètres de long qui lui décernera le titre de meilleur ouvrier de France. Douze ans après, à la suite de plusieurs années de travail, c'est au tour de madame Lorho d'être récompensée du titre de meilleure ouvrière de France. Le couple de talentueux fromagers devient donc le premier couple en France à obtenir ce titre, en exerçant dans le même domaine. Décidément l'Alsace est pionnière, riche de talents et femmes et d'hommes plein d'abnégation et de passion pour leur art. Et les MOF se sentent bien par chez nous: il y a dix jours, on apprenait avec joie, surprise et excitation l'arrivée à Strasbourg de Maïence, une seule et même table regroupant pas moins de cinq MOF. Le doux message de Cyrille Lorho, son mari et déjà récompensé MOF Une récompense qui valorise une famille et une région Quelques semaines après la très attendue valse aux étoiles Michelin, l'Alsace s'est retrouvée amputées de quelques astres historiques qu'on croyaient acquises à jamais, pour un bilan 2018 assez mitigé.
Chacun avait trois heures pour créer une présentation de 50 fromages à partir de pièces entières. Excellence requise. Depuis 1924 Le concours des Meilleurs ouvriers de France (ou Mof) est organisé depuis 1924 tous les trois ou quatre ans. Les Mof, représentants de l'excellence du savoir-faire français dans plus de 200 catégories, se reconnaissent à leur col à liseré bleu blanc rouge. La remise des médailles est effectuée à la Sorbonne à Paris lors d'une grande réunion suivie d'une cérémonie à l'Élysée en la présence du président de la République française. Plus d'infos dans votre édition Midi Libre de mercredi 20 février.
"Il a fallu mettre en place la techno, sélectionner les types de ferments, le type de lactation, les conditions d'affinage... " explique Pierric, responsable du fromage. Dix-huit mois de réflexions, de teste. "On a planché sec. Et une recette a émergé. Les essais ont été nombreux, les copains de la montagne ont été nos testeurs" confie Hervé Mons. Commence alors un long processus d'affinage sur planches avec de nombreux soins. Cette étape est aujourd'hui faite dans les caves emblématiques de la maison Mons, mais aussi dans les caves de Marc Dubouloz, à Annecy. Le but d'Hervé Mons est que ce fromage soit à l'image de son terroir, de par son aspect rustique mais soigné, son croutage fin et délicat, son cerclage lui donnant une caractéristique tant visuelle que gustative. Le goût, la texture, les arômes, toujours dans la finesse et la subtilité. Le goût caprin doit s'approcher de la noisette, le boisé par un tanin subtil doit marquer sans dominer, la texture crémeuse doit fondre en bouche et la note finale ne doit être que fraîcheur.
Facile à dire ou à écrire, un peu plus compliqué à faire quand on connait l'alchimie fromagère et ces aléas. Hervé Mons rencontre alors Jean Sulpice, le chef doublement étoilé de Talloires, à L'Auberge du Père Bise, lui aussi fou de montagne et avec lequel il fait de nombreux tests de dégustation, le palais d'un maître-queue valant son pesant de cacahuètes. Avec Jérôme Feuillade, un copain médecin urgentiste, amateur de bonne chère, ils ont la Pierra Menta en ligne de mire. S'ils la bouclent, ils fêteront la naissance du plancherin d'Arêches à l'auberge. Aussitôt dit aussitôt fait. Parrainé par le deux étoiles Michelin de Talloires Mercredi 11 septembre, ils étaient tous au bistrot L'Auberge du Père Bise, le 1903, pour baptiser le plancherin d'Arêches et goûter le menu spécial de Jean Sulpice. Car le fromage se mange mais se cuisine aussi. "Le fromage, c'est un peu comme une équation. C'est un terroir + une histoire + une race de bête + un savoir-faire, dont le dénominateur commun est la saison.