Une faute peut être considérée comme lourde si elle a été commise avec une intention de nuire à l'employeur. Cela signifie que la faute reprochée au salarié doit avoir eu pour but recherché de causer du tort à l'employeur. Par exemple, ont été qualifiés par le juge de faute lourde: l'agression volontaire et préméditée du gérant de la société ( Cass. soc., 28 mars 2018, 16-26. 013); le fait pour un salarié de consacrer une partie de son temps de travail à démarcher, pour le compte d'une société directement concurrente de son employeur, des clients de celui-ci ( Cass. soc., 14 juin 2005, 03-43. Entretien préalable à licenciement : qui mène l’entretien ? | Éditions Tissot. 401). Entretien préalable La rupture de CDD pour faute est une sanction disciplinaire nécessitant la convocation du salarié à un entretien préalable au cours duquel l'employeur doit lui exposer les faits qui lui sont reprochés, et recueillir ses explications. L'employeur doit convoquer le salarié dès qu'il a connaissance du comportement qu'il souhaite sanctionner, et au plus tard dans les deux mois qui suivent sa connaissance des faits.
Pour avertir le salarié et le convier à assister à cet entretien, l'employeur peut procéder de deux manières différentes: Envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR): dans ce cas, il devra bien faire attention à ce que l'adresse soit exacte au risque de rendre la procédure irrégulière. En revanche, si le salarié a changé de domicile sans avoir prévenu son employeur, la procédure reste valable. Remettre la lettre en main propre: si l'employeur choisit cette méthode, il est conseillé d'exiger une décharge signée et datée par le salarié afin d'assurer le bon déroulement de la procédure. Délai d'envoi de la convocation à un entretien préalable Qu'il s'agisse d'une convocation à un entretien préalable à une sanction disciplinaire ou à un licenciement pour motif personnel, l'employeur dispose de deux mois pour l'envoyer au salarié. Délégation de pouvoirs à un chef d'équipe en matière de sécurité • LégiSocial. Ce délai est compté à partir du jour où il prend connaissance du comportement litigieux ayant enclenché le procès. Une fois ce délai écoulé, le salarié pourra entamer une contestation pour irrégularité de la procédure.
Or, en l'espèce, la délégation de pouvoir consentie par le président de l'association le 16 décembre 2003, approuvée par son conseil d'administration, mentionnait exclusivement la possibilité de recruter et de signer les contrats de travail concernant les cadres et employés du siège comme des résidences. Le délégataire n'avait donc pas qualité pour licencier le salarié. Rappelons que ces deux décisions s'inscrivent dans la lignée de deux arrêts de la Chambre mixte de la Cour de cassation du 19 novembre 2010 qui ont apporté des précisions très importantes en matière de délégation du pouvoir de licencier un salarié (Cass. ch. mixtes, 19 novembre 2010, n° 10-30. 215; Cass. mixtes, 19 novembre 2010, n° 10-10. 095). Actualite Maître Marine PARMENTIER | Délégation du pouvoir de licencier un salarié. Elle précisait notamment qu'aucune disposition n'impose que la délégation du pouvoir de licencier soit donnée par écrit. Elle peut être tacite et découler des fonctions du salarié qui conduit la procédure de licenciement. Marine Parmentier