À chaque fois que je pensais à la situation de vulnérabilité extrême dans laquelle je me retrouvais, je revoyais le Messie quasi nu sur la croix, exposé au regard de tous et si fragile ( Psaumes 22:7; Ésaïe 53). Je me disais: « Si Dieu s'est humilié au point de se mettre à la merci de ses créatures, pourquoi est-ce que moi qui ne suis que poussière, devrais-je continuer à me leurrer sur mes propres forces en pensant que je ne devais pas admettre mon impuissance et crier ma souffrance? Matthieu 5:4 Heureux les affligés, car ils seront consolés!. Si Dieu n'a pas rougi d'être décrit comme un agneau mené à l'abattoir ( Ésaïe 53:7), qui suis-je pour ne pas souffrir que le mot « victime » soit accolé à mon nom? Après tout, ne suis-je pas une brebis et le propre de celle-ci, n'est-il pas de laisser le berger prendre soin d'elle lorsqu'elle subit quelque chose? ( Psaumes 23; Ézéchiel 34:1, 15-16). C'est à ce moment que j'ai compris l'importance d'admettre et d'assumer sa fragilité, son impuissance… son besoin de Dieu. Le Verbe de Dieu nous dit: « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés!
Est-ce que c'est honnête de les occulter ou les édulcorer? En un mot, si l'on n'a effectivement pas dû endosser le statut de « victime » à un quelconque moment de notre vie, comment peut-on savoir ce que c'est d'être réconforté quand on est affligé? « Celui/celle qui cache sa maladie ne peut pas s'attendre à être guéri(e). » Proverbe éthiopien Durant 8 ans, j'ai vécu une traversée du désert où j'ai vu ma vie s'effondrer pratiquement sur tous les plans. À chaque fois que je pensais avoir touché le fond et que les choses ne pouvaient pas empirer, se passait un événement qui prouvait le contraire. À l'exception de deux ou trois proches amies, j'avais caché avec succès à tous l'étendue de mes difficultés. En effet, j'ai été élevée avec l'idée que la souffrance ne doit pas être vue; les autres ne doivent jamais savoir que tout va mal dans ta vie. Novembre 2020 : « Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés » (Matthieu 5,5) – Site de la Parole de Vie. Cependant, il est arrivé un évènement où j'ai vécu une profonde injustice et qui a fait voler en éclats la relation filiale et de confiance que j'avais avec Dieu.
Nous allons bien et essayons de ne pas nous exposer au virus. Cependant, placés aux avant-postes de l'action "Parrainage Liban" 3, nous ne pouvons pas toujours rester enfermés. Nous sortons environ tous les deux jours pour assurer les besoins urgents de quelques familles: argent, vêtements, nourriture, produits pharmaceutiques, etc. Même avant le Covid-19, la situation économique dans le pays était déjà très mauvaise et, comme dans le monde entier, elle s'est aggravée aujourd'hui. Cependant la Providence ne manque pas: la semaine dernière, par exemple, un Libanais vivant en dehors du pays s'est engagé à assurer la préparation d'un repas complet trois jours par semaine pour une douzaine de familles tout au long du mois d'avril. Une belle confirmation de l'amour de Dieu qui ne se laisse pas vaincre en générosité. Heureux ceux qui pleurent ils seront consolés les. » 1 Cf. Jn 11, 35; Lc 19, 41. 2 Chiara Lubich, Parole de Vie de novembre 1981, in Parole di Vita, éd. Fabio Ciardi (Opere di Chiara Lubich 5, Città Nuova, Rome, 2017) pp. 221-222.
©Marie Dominique Fenal - Jardin des Plantes Nantes (Automne 2020) Cette béatitude nous l'entendons proclamée dans l'Evangile, lors de la fête de la Toussaint. Elle nous est chère, n'est-elle pas une promesse de Jésus, lui-même? Elle résonne encore en nous, lorsque nous vivons la journée de la commémoration des défunts. Chaque année, le 2 novembre est un moment privilégié pour penser à nos défunts et prier pour eux. Heureux ceux qui pleurent : interprétation, explication. Les cimetières sont fleuris, signe de l'attachement, de l'amour que nous portons à ceux qui nous ont quittés. Mais cette année nous vivons une période troublée et pour certains douloureuse. Comment ne pas penser à ceux et à celles qui ont particulièrement soufferts de la mort d'un proche, lors du confinement. Ils ont été dépossédés du temps de l'au-revoir. Malgré l'accueil attentif de la paroisse, la célébration religieuse, à l'église, a été réduite au minimum: quelques membres de la famille, des gestes supprimés. Les proches, les amis ne pouvaient les accompagner. L'impression d'être seuls dans le chagrin.