Baudelaire dit lui-même qu'il est « plong[é] au fond du gouffre » dans le poème « Le Voyage VIII » et que « [s]on sang coule à flots » dans le poème « Fontaine de Sang ». Ces vers sont semblables à des aveux: Baudelaire se sait proche de la Mort. Le fait qu'il y ait une gradation dans ces poèmes renforce cet aspect de décadence. ] Parmi les poèmes de Baudelaire, « La Géante » indique ce que veut et ce qu'est son Idéal, ici la femme est la caractéristique de son Idéal. Baudelaire aurait « aimé vivre auprès d'une jeune géante, », aurait aimé « Dormir nonchalamment à l'ombre de ses seins, comme un hameau paisible au pied d'une montagne ». C'est ce qu'il entend de l'Idéal, ce à quoi il aurait aimé atteindre si ce n'est pas déjà fait. Finalement, le poète arrive à toucher à l'Idéal dans le poème « Le Poison »: en effet les sensations que lui procure l'opium et qui lui « remplit l'âme au-delà de sa capacité », permet à Baudelaire d'être dans un moment d'extase; il touche enfin à l'Idéal. Les projets de Baudelaire, Petits poèmes en prose. ] Cette gradation est aussi dans le Spleen LXXVIII où Baudelaire est « Vaincu » à la fin du poème par « l'Angoisse ».
Statue allégorique dans le goût de la Renaissance À Ernest Christophe, statuaire. Contemplons ce trésor de grâces florentines; Dans l' ondulation de ce corps musculeux L ' élégance et la force abondent, sœurs divines. Cette femme, morceau vraiment miraculeux, Divinement robuste, adorablement mince, Est faite pour trôner sur des lits somptueux, Et charmer les loisirs d'un pontife ou d'un prince. - Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la fatuité promène son extase; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur: La volupté m' appelle et l' amour me couronne! À cet être doué de tant de majesté Vois quel charme excitant la gentillesse donne! Approchons, et tournons autour de sa beauté. Charles Baudelaire - Poèmes de Charles Baudelaire. Ô blasphème de l'art! Ô surprise fatale! La femme au corps divin, promettant le bonheur, Par le haut se termine en monstre bicéphale! Mais non! Ce n'est qu'un masque, un décor suborneur, Ce visage éclairé d'une exquise grimace, Et, regarde, voici, crispée atrocement, La véritable tête, et la sincère face Renversée à l'abri de la face qui ment.
Comme le suggère le titre de son recueil, il a tenté de tisser des liens entre le mal et la beauté, le bonheur fugitif et l'idéal inaccessible (À une passante), la violence et la volupté (Une martyre), mais aussi entre le poète et son lecteur (« Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère ») et même entre les artistes à travers les âges (Les Phares). Outre des poèmes graves (Semper Eadem) ou scandaleux (Delphine et Hippolyte), il a exprimé la mélancolie (Mœsta et errabunda), l'horreur (Une charogne) et l'envie d'ailleurs (L'Invitation au voyage) à travers l'exotisme. Consulter tous les textes mentionnant Charles Baudelaire Charles Baudelaire
Pauvre grande beauté! Le magnifique fleuve De tes pleurs aboutit dans mon cœur soucieux; Ton mensonge m' enivre, et mon âme s' abreuve Aux flots que la douleur fait jaillir de tes yeux! - Mais pourquoi pleure-t-elle? Elle, beauté parfaite Qui mettrait à ses pieds le genre humain vaincu, Quel mal mystérieux ronge son flanc d' athlète? - Elle pleure, insensé, parce qu'elle a vécu! Et parce qu'elle vit! Mais ce qu'elle déplore Surtout, ce qui la fait frémir jusqu 'aux genoux, C 'est que demain, hélas! Il faudra vivre encore! Poème sur le bonheur baudelaire les. Demain, après-demain et toujours! - comme nous!