Et si la valeur toute puissante de l'argent s'effondrait d'elle-même devant le constat de son impuissance, de son clinquant dérisoire? Sans doute est-ce trop rêver, j'en conviens. Mais le temps actuel n'est-il pas au cauchemar et donc au rêve? « Car nous sommes si distraits, si répandus, écrit De Traz, que nous ne discernons plus qu'à peine. Le silence serait la lenteur: nous préférons la vitesse qui est aussi le bruit. Nous demandons le rythme de notre vie à de brusques excitations du dehors, alors que l'élan nécessaire, celui qui nous soutient et nous prolonge, doit venir du dedans et de la profondeur. Les nains sapient sans bruit le travail des gants et. Le silence, ce n'est pas seulement l'arrêt du vacarme, c'est le recueillement en soi et, soudain, une sorte de pénombre qui d'abord engourdit… » Oui, mais au bout de l'engourdissement, il y a cette entrée en force de la petite chose oubliée qui éclaire la scène, restitue le sens du détail, le poids de l'ombre. C'est dans cet espace désemmuré – le mot n'est pas encore admis au Scrabble – que nous sommes tous contraints et forcés d'aller chercher de la liberté à l'heure qu'il est.
1 Daniel Poirion, Le merveilleux dans la littérature française du Moyen Age, collection Que sais-je?, Paris, PUF, 1982. 2 Idem, p. Je vais lui montrer qui c'est Raoul(t) ! - AgoraVox le média citoyen. 106. 3 Il est intéressant de faire le parallèle entre Auberon et Merlin: fils du diable et d'une jeune vierge à la vertu parfaite, le conseiller d'Arthur est un enchanteur à la nature ambivalente, bonne ou mauvaise selon les cas, alors qu'Auberon est de nature exclusivement bonne, comme si, dans la légende, tout le mal était pris en charge par le diable. 4 On notera par ailleurs que la démarche d'Ysaÿe le triste, qui revient aux sources de la légende, tout comme celle d'Huon de Bordeaux, qui retrace la généalogie d'Auberon, contribuent à « éclairer » le personnage et à en dissiper le mystère.