Un matin, Guillaume m'annonce qu'il part. Il me prend dans ses bras et me dit qu'il m'aime, qu'il m'aimera toujours, parce que le véritable amour ne s'arrête jamais. Il ajoute qu'il va me faire terriblement mal et que c'est moi qui ne l'aimerai plus, il me demande d'aller dans l'atelier après son départ. Il surprend sa copine au lit avec un autre, elle s'en fout royalement - Vidéo Dailymotion. J'y trouve une lettre où il m'explique que Marie et lui sont tombés amoureux, qu'ils ont tout fait pour résister, que c'est pour ça qu'elle est repartie en internat et qu'elle ne voulait plus le voir, mais qu'ils n'ont pas pu renoncer à cet amour, qu'ils se sentent tous les deux atrocement coupables vis-à-vis de moi, que la vie est comme ça, plus forte qu'eux. Et, pour finir, que Marie est enceinte. Quand je lis ça, je m'évanouis, littéralement: je perds connaissance. Les mois qui suivent, je passe par tous les stades de la dépression, de la haine et de l'humiliation... jusqu'à ce qu'un beau matin je me sente gagnée par un sentiment de paix, parce que la nature est sublimement belle, parce que mon jardin est plein de roses.
Contact: cgoldberger@ ou Corine Goldberger, Marie Claire, 10, bd des Frères-Voisin, 92792 Issy-les-Moulineaux cedex 9.
Lorsque j'ai rencontré Zoé, je sortais d'une histoire longue et douloureuse avec une femme de quatre ans mon aînée. Nous avions essayé d'avoir un enfant, en vain. La procréation médicalement assistée et la différence d'âge avaient eu raison de notre amour. Après avoir quitté Raphaëlle, je m'étais octroyé quelques mois de célibat. Je suis pas mal sorti à cette époque et j'ai rencontré plein de nouvelles têtes. «L'ami à Pierre» ou «l'ami de Pierre» : ne faites plus la faute !. Je suis professeur d'arts martiaux et j'avoue, sans me vanter, que j'ai toujours eu beaucoup de succès auprès des femmes. Mon cœur de cible: la bourgeoise mariée de 40 ans qui s'ennuie avec son mari. Un piège. J'avais l'impression d'être libre, mais c'est une illusion. J'étais enfermé dans l'irresponsabilité. C'est frustrant d'être l'éternel amant, cela vous empêche d'évoluer. Les femmes vous entraînent dans une relation égoïste, où elles prennent ce qu'elles veulent de vous et vous laissent sur le carreau dès que vous avez un problème. Aussi, quand j'ai croisé Zoé, j'ai décidé que ma vie allait changer.
Si je raconte cet épisode de mon adolescence, c'est pour sensibiliser les parents Petit à petit, je retrouve des couleurs, mais c'est une psychothérapie qui m'a aidée, bien plus tard, vers 30 ans, à me libérer d'une famille toxique. Je repense à ma mère, qui nous interdisait toute sexualité tout en se fichant devant nous de notre père devenu impuissant. Heureusement, elle n'a pas réussi à me rendre frigide, ni coincée. Mais j'ai compris que si j'ai toujours choisi des partenaires décevants, frustrants, c'était pour confirmer inconsciemment le refrain maternel, « les hommes ne valent rien ». Aujourd'hui, divorcée, je revendique « un homme bien, sinon rien ». Quant à Laurence, j'ai attendu d'avoir 40 ans pour me sentir légitime à lui reparler de ses séances avec Bruno en ma présence. J'ai peut-être été maladroite. En tout cas, j'ai déclenché un séisme. Pour elle, il n'y avait « pas eu mort d'homme », et je déterrais « de vieux dossiers pour remplir ma vie de pauvre divorcée déboussolée ».